Des regards qui me jugent, des mots qui parfois blessent,
Mon monde je le purge de toutes vos faiblesses
Nous sommes assez nombreux dans ma tête tout là-haut
Pour gagner à tous les jeux, à tous les niveaux
Mais comme je vois la vie d’un œil différent
Chaque jour je dois subir le poids du regard des gens
Mais comme j’suis allégé de votre triste réalité
Je peux me plonger dans les univers que j’ai créés
Ce sont des inconnus qui d’abord ont remarqué
Puis au travail, ils ont pris le temps de m’écarter
Dans ma famille, rapidement ça balisait
Quand dans mes yeux, ils ont compris que ça changeait
Je ne suis pas dangereux non, ça c’est moi qui le dis
Mais selon eux, je ne peux partager vos vies
Si j’étais loin de vous, ça serait plus facile
Déclaré homme fou, ils m’ont mis à l’asile

Refrain
Prenez une camisole, installez-vous, soyez les bienvenue chez les fous
Si votre raison dégringole, détendez-vous, vous resterez parmi nous

Tout d’abord bien accueilli, j’ai vite compris que par ici
Mes paroles avaient un prix, tout comme mes cris, mes hystéries
Les médecins ont pris le temps que je n’ai plus
Pour m’injecter des calmants pour éviter toute bévue
Les heures sont longues, le temps s’écoule difficilement
Alors je marche je fais des rondes, entre deux traitements
Je pense, je réfléchis, j’imagine et je commente
Avec moi et moi seul, j’affine ma tourmente
Ils ne me comprennent pas, pourtant j’aurais besoin d’conseils
Je leurs parle ils n’écoutent pas, parfois certains essayent
Des voix résonnent chaque fois, et chuchotent à mon oreille
Quand pour m’aider, je n’en doute pas, ils me plongent dans un sommeil
Ces nuits sans rêve, ces jours sans vie,
J’aimerais une trêve, mais jamais je n’vous envie
Avec vos « marche ou crève », vous êtes d’un ennui
Chaque fois que je me lève, un cri résonne dans la nuit


Refrain
Prenez une camisole, installez-vous, soyez les bienvenue chez les fous
Si votre raison dégringole, détendez-vous, vous resterez parmi nous

Encore une journée enfermé dans cette cellule de 3m²
Tel un pantin désarticulé, ligoté, à tout jamais
Dans ce lieu résonnent les cris des corps meurtris de mes amis
Les miens suivront sans répit, je n’espère plus d’accalmie
Nous sommes louches, atypiques, cinglés, de vrais terreurs
Mis sur l’banc de touche, incarcérés, car nous vous faisons peur
Drogués déconnectés, le soin a un goût d’amertume
Quand pour nous tolérer, vous faites de nous des légumes
Vous êtes consciencieux de nous rendre inconscients
Vous êtes des cons sans yeux, à pendre notre conscience
Ce serait merveilleux si on avait votre confiance
Mais vous êtes capricieux, et resterez dans l’errance
J’ai fini par comprendre que j’finirai au fond d’ce trou
En dehors de cette chambre, je n’vous inspire que le dégoût
Même s’il semble évident que je sois bienvenue chez les fous
Un jour je m’envolerai au dessus d’un nid d’coucous

Refrain
Prenez une camisole, installez-vous, soyez les bienvenue chez les fous
Si votre raison dégringole, détendez-vous, vous resterez parmi nous